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  • Fabienne Zufferey-Corbaz

Ça Valais le coup!



J’ai reçu de mon amie Catherine, cette pochette, quelques semaines après mon retour en Valais.


Les changements font partie de mon parcours de vie et j’ose penser qu’aujourd’hui, je n’en ai pas terminé avec eux.

 

J'ai vécu 18 ans dans le canton du Valais. Un canton d’adoption que j’ai aimé pour son ciel bleu, ses sommets qui tirent les yeux vers le haut, ses vallées qu’on ne sait pas si elles sont vastes ou étroites, tellement le charme est partout. Le soleil est presque le même qu’ailleurs, sauf qu’il est d’ici.

Mes trois têtes blondes y ont grandi, j’étais heureuse de leur offrir ce terrain d’épanouissement.

J'ai quitté ce beau canton pour retrouver le mien, le canton de Vaud, celui de mes origines.

Une invitation du hasard qui a fini par me conduire à Apples, petit village vaudois entre lac, forêt et douce montagne.

Celui-ci attendait notre grande famille, recomposée en cours de route. Il nous rapprochait de nos besoins du moment.

J'y ai vécu 18 ans (aussi).


Je suis reconnaissante de tout le bonheur que j’ai pu y savourer.

D’ici, nos quatre + trois enfants ont pris leur envol puis sont allés habiter avec leurs propres enfants.  Des petits-enfants, « la petite maison d’Apples » en a vu naître huit. Au neuvième, plus tard, on lui racontera….

L’amour, la joie et quelques tracas ont fait partie de cette période, la tristesse de la perte d’un mari, papa, beau-papa et grand-papa également.

Ce village est devenu le mien. Ses ruelles me connaissaient bien, les visages familiers faisaient de mon quotidien un endroit paisible. Je me sentais ancrée dans cette région sécurisante.

Là, on baissait les yeux pour voir le lac. Il était reposant.

Au-dessus, je parcourais le Jura, où les sentiers se laissent aimer facilement.

Un matin d’hiver, est arrivée chez moi, cette chose sans forme, sans mot, sans odeur, qui s’est installée non pas dans mon intérieur, mais à l’intérieur de moi. Elle s’appelle : L’intuition.

Une information surdimentionnée.

Sans forme, elle envahit tout l’espace,

sans mot, elle s’exprime clairement,

sans odeur, elle se capte comme un parfum,

sans s’annoncer, elle s’agrippe aux pensées, contraignant son logeur à la fixité, à l’idée fixe.

La petite phrase « Et si je retournais vivre en Valais? » est rapidement devenue :

« Retourne vivre en Valais! »

Une déclaration qui, sans mon consentement, s’est accompagnée de joie et d’évidence.

La carte de visite je l’avais. Le paysage je le voyais, l’accent je l’entendais, l’accueil je m’en souvenais.

Puis, les jours se sont déroulés comme à l’accoutumée. Innocemment semblables, ils soutenaient cependant un zeste d’appréhension, une touche d’incertitude et une grande part d’inconnu.

D’un côté mes racines, de l’autre côté des racines, et toujours cette même ritournelle :

« Retourne vivre en Valais ».

J'ai déménagé! J’y suis!

J’ai suivi le courant... Je me suis laissée emporter avec l’impression que tout était déjà prévu.

J’ai laissé derrière moi la familiarité, j’ai promis fidélité, j’ai quitté, j’ai craint.

Je recommence ou je continue différemment.

Voilà l’extraordinaire de l’intuition! Elle sait tout ce que vous ne savez pas.

Dans ce magnifique canton, je retrouve et contemple la grandiosité des montagnes.

Sauf que, un handicap physique passager ne m’y donne plus accès. Mon pied gauche semble s'être arreté. Je vis un « stop » qui m’invite à l’attention.


J’ai le sentiment d’avoir tout à portée de main et de ne rien pouvoir toucher.

Je ne sais pas encore…Comme une sorte de suspension avant la réalisation.

J’ai en tête une petite phrase joviale, expédiée tout droit des étoiles qui me dit ceci :

« Ne crois surtout pas que tu peux emporter de vieilles croyances ou de vieux schémas devenus inutiles dans ta nouvelle étape de vie ».

Je comprends mieux le « stop » qui m’invite à l’attention.

Quels sont mes intentions, mes désirs, les possibles?


Je ne change pas seulement d’endroit, je sors une nouvelle fois de mes balises, je trie mes valises, je les dépose ou je les emporte, j’accueille ce qui n’est pas encore… parce que j’en saisis la justesse.

 

Parmi les changements, il y a ceux qui nous sont imposés, ceux que nous choisissons avec aisance et ceux que nous devons aborder. C’est dans cette troisième catégorie que mon pied gauche s’est imposé. Il a su m’arrêter pour que j’écoute mieux. Le son est encore faible.

Comme une antenne radio, j’ajuste soigneusement la fréquence.

Si l’intuition arrive sans effort, il n’en est pas de même d’y répondre.

Je pose chaque jour un regard amusé sur la pochette reçue de mon amie, sachant que bientôt, je confirmerai « Ça Valais le coup ! »

Bien à vous.

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