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  • Fabienne Zufferey-Corbaz

Mes ados

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Depuis hier, me semble-t-il, je vous regarde grandir…

Mais pas si vite, pas si haut, pas jusqu’à un face-à-face entre votre visage et le mien!

J’avais pris l’habitude de me baisser, de vous hisser jusqu’à mes yeux pour me plonger dans les vôtres. Bien sûr que je savais, et même je me réjouissais de votre devenir, de vous découvrir derrière vos mots de bambins.

Mon regard n’avait pas fini de veiller sur vos pas que vous preniez déjà les vôtres.


J’ai répondu à vos questions, vos mille « pourquoi ? » jusqu’à n’en pas avoir de réponse.

Je vous ai gardé, précieusement gardé contre moi. Votre énergie débordante me fascinait, elle m’essoufflait parfois. Vos rires me remplissaient, vos cris me désarmaient.

Votre langage a changé, il ne ressemble plus au mien. D’autres que nous vous apprennent.

Certains font mieux que de vous enseigner, ils vous accompagnent sur vos rails.

Je ne sais pas qui prend les devants, vos envies probablement.

Mes chers ados, vous m’avez soudainement scotché!

Tous à votre manière et tous en même temps.

Je ne dispose pas de vos connaissances. Celles que j’ai reçues il y a deux générations sont différentes et se sont transformées en expériences.

À la vitesse des années qui passent, je suis placée ici devant votre vie qui s’engage sous votre influence, celle que vous construisez avec votre intelligence vive, votre fraîche ignorance, votre joie qui explose, et vos blessures que vous saurez comprendre, pour mieux les soigner et même les guérir.


J’ai observé vos progrès, aujourd’hui je soutiens vos talents. Quelle baguette magique a pareillement transcender le temps, vous qui m’interpellez de surprise en étonnement.

Je pourrais regretter vos expressions d’enfants, sauf que l’élancée qui vous anime est bien trop belle pour ne pas s’imposer.

Prenez vos marques mes ados, choisissez avec le cœur, triez sur le volet vos propres références.

Soyez certain de ce que vous êtes et de qui vous êtes. Soyez certain de votre unique présence.

Vous rencontrez des attrapoires, des artifices, des pièges, du bluff. C’est le jeu.

Goûtez-les si la tentation s’impose, sans jamais vous y méprendre.

Vous rencontrez l’amitié, l’empathie, la fraternité, l’encouragement, l’enthousiasme.

C’est la vraie vie.

Reconnaissez tous ces atouts en vous, sans jamais les perdre de vue.


Votre sens artistique, quel qu’il soit, est une danse sur la scène du monde. Jouez-en!

Je vous ai tous vus à l’œuvre. Sans votre chaleur et votre couleur les connaissances ne seraient que froideur.


J’aimerais apprendre de vous avec le désir d’y mêler mon brin d’expérience, parce qu’au fond de moi, se mêle à mon immense confiance en vous, cette crainte de vos tristesses.

De mon âge qui grandit, lui aussi, j’aperçois en vous, ce dont le monde a besoin: L’authenticité du cœur.

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