Jour de pluie…
Je commence à me dire que mes états d’âme sont liés à la météo.
La tartelette au citron est la meilleure source de réconfort que je connaisse.
Un café au lait, la petite boulangerie du coin, des passants, des clients, des gourmands, des penseurs… Je suis un peu chacun d’entre eux et personne à la fois.
Assise vers la fenêtre, vue sur la rue, j’observe…
Des gens qui rentrent, d’autres qui sortent. C’est l’heure de pointe.
« Autre chose avec ça Madame? »
« Vous avez été servi? »
"Une dose de bien être s’il vous plaît …"
Quel bel endroit, tout le monde sourit. Qui voudrait bouder aux saveurs sucrées et à l’odeur du pain.
J’ai fugué pour me rendre jusqu’ici. Laissant un mot sur la table « Je suis partie prendre un café ».
Hop volatilisée, deux rues et un carrefour plus loin. Voilà le goût de la liberté !
Les interdits des uns sont le quotidien des autres.
De ma fenêtre donc, je vois le coiffeur du coin, le marchand de crèmes glacées (fermé un jour de pluie), un magasin de tissu à la vitrine surchargée, avec une grande pancarte qui dit « Ouvert ». Au cas où quelqu’un voudrait recouvrir son univers de tissu au mètre.
Les gens passent et me regardent. Ils doivent m’envier, bien au chaud avec mon café.
Je me demande sans cesse sur quoi sont fondées les valeurs des uns et des autres.
Aujourd’hui, j’aime les gens qui m’entourent. Je ne les connais pas, mais au milieu de leur vie, j’ai l’impression d’en avoir une moi aussi.
À leurs yeux, je suis probablement une jeune fille indépendante, apparemment pas trop pressée et probablement pensive, puisque j’écris des choses dans un cahier.
Je suscite peut être de la curiosité… Je ne suscite peut être rien…
Mais qu’importe… Tout va bien.
Ma fugue s’achève déjà, je songe à rentrer.
Petit instant volé, spontané, autorisé.
Ainsi est la vie : Plus il pleut, plus les tartelettes aux citrons sont meilleures !
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