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  • Fabienne Zufferey-Corbaz

Les pilules du pharmacien

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Les pilules du pharmacien n’ont pas pris le bon chemin, raison pour laquelle j’écris ma plus jolie anecdote, ma première histoire terrestre, ou plutôt, celle d’entre deux mondes.

Elle a pris naissance grâce à une non-compliance médicamenteuse.


En ce temps-là, mon futur papa ne souhaitait pas accueillir un troisième enfant.

Ce n’était pas moi en particulier qu’il ne voulait pas, c’était juste que deux enfants prenaient déjà beaucoup d’espace et lui suffisaient amplement.

Il avait d’autres soucis, d’autres responsabilités, d’autres priorités, d’autres choix tout simplement.

Quoi qu’il en soit, j’étais en route pour une expérience terrestre et ma récente maman de quelques semaines portait un regard bien différent sur l’évènement. J’ai même appris de sa bouche qu’elle l’avait quelque peu favorisé. Son cœur battait, le mien aussi!


Les pilules abortives du pharmacien que mon futur papa avait obtenues en quatre yeux, n’ont pas pris le bon chemin.

Dans ce même temps, mon frère aîné recevait un traitement médicamenteux de petite envergure. Un traitement qui n’aurait pas changé la face du monde, même pas la sienne.

Un traitement dont la banalité allait cependant changer mon destin ou plutôt lui permettre de se réaliser.

Les « bonbons » de mon frère ressemblaient étrangement à ceux du pharmacien.

Une délicieuse farce s’entamait…

À heures fixes et en présence de mon futur papa, ma maman glissait dans sa gorge ce qui n’atteindrait jamais ma sphère privée utérine : les bonbons de mon frère. Puis elle se débarrassait clandestinement des pilules abortives du pharmacien. Quelques jours plus tard, le constat était clair, celles-ci n’avaient pas gagné le but escompté, elles n’avaient pas pris le bon chemin.


On aurait pu appeler cela de la trahison ou du mensonge…


Parfois, les mots ne ressemblent en rien à leur définition, comme il en est de certaines affaires pénales où personne n’est coupable.

La moralité aurait pu accuser ma maman de tricherie, mon papa d’atteinte à ma vie et le pharmacien de vente illégale.

Or, ma maman était protectrice, mon père responsable et le pharmacien empathique. Chacune de ces intentions se justifiait, chacune visait la meilleure attitude possible, chacun voyait de son propre regard les choses de la vie.

Au fil des jours, une Intelligence miraculeuse donnait forme à mon corps. Mon âme avait choisi l’incarnation. Mon Esprit, lui, ne pouvait nullement être atteint puisqu’il ne connaît que l’intemporalité dans son Essence pure.

On ne sait pas pourquoi les choses se font ou ne se font pas. Elles se manifestent au juste moment, quels qu’en soient nos semblants de décisions.

Il y a les choix et il y a les incontournables.

L’incontournable a sa raison d’être et sera. Nos jugements, nos opinions circulent dans la pâle lueur de nos perceptions humaines.


Je suis née et j’ai grandi au sein de ma famille.

Comme si tout avait été préparé, j’ai reçu les bonnes chaussures dans les terrains glissants, le calme dans la tempête, et l’amour de mes deux parents.

J’ai reconnu mon rôle et suis reconnaissante d’avoir pu et su le jouer auprès d’eux.

J’ai reconnu ma planche de travail, celle qui pousse vers le haut.


On ne rate jamais les grands rendez-vous!


Crédit audio: "La Vita è bella" interprété par Cash Duo Voirol Manuel et Sylvie Amadio.






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