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  • Fabienne Zufferey-Corbaz

La saveur de la différence

Lorsque j’entends un homme et une femme chanter en duo, je relève l’harmonie de la différence et la force de l’ensemble.

Deux émissions télévisées ont récemment alimenté et soutenu ma réflexion au sujet de la place genrée que nous occupons dans notre société. J’ai entendu beaucoup de souffrance dans une grande sensibilité. Deux ingrédients dont le premier ne demande qu’à guérir afin de laisser vivre le second.

Une société s’interroge sur le rôle et la relation entre les uns et les autres.

Lorsque les aspirations ne sont pas clairement identifiées, elles sont l’objet de peur, d’où les attitudes que j’appellerais « indéterminées ». Tel un oiseau en vol qui ne saurait plus où se poser.

Je cherchais à quel niveau se situait le fond du problème. Personnel, culturel, éducatif?

Assurément, une partie de soi non accomplie.

Une communauté qui s’inscrit dans un modèle normatif ne respire qu’à demi.

Hommes et femmes se sont épuisés à répondre aux exigences d’un modèle qui certes correspondait aux besoins du moment.

Dans ce désir de changement et de meilleure compréhension de soi, l’influence médiatique est aussi abondante que délétère.


On a confondu, le rôle d’avec la nature des êtres.

Les rôles sont une induction humaine, alors que la Nature Yin et Yang sont originels.

Le féminin et le masculin sont dans l’ordre universel. Ces deux nobles éléments sont en nous, hommes et femmes, se révélant insidieusement jusqu’à ce que nous en comprenions le sens le plus élevé. Tous les chemins y conduisent, parfois douloureusement.

Par chance, tout changement commence par soi-même. Il offre à chacun la liberté de choisir.

Dans ces deux émissions, la discussion était fortement sexualisée, bien qu’à mon sens, elle demeure identitaire.

Lorsque la réalisation de l’être est possible, elle s’inscrit naturellement et harmonieusement dans le corps de naissance, qui n’est pas un dictat, mais un champ de possibilités.

L’identité ne vient pas d’un corps, elle le traverse en rencontrant pour un temps,

sa particularité.


Je soupçonne une confusion majeure entre le désir et le rejet d’un modèle soit: le désir de plaire sous la forme que la société nous le propose et le rejet de son miroir tellement lourd à porter.

J’observe le paradoxe entre l’appropriation de stéréotypes insipides et sans vie auxquels nous nous soumettons par conformisme ou adoption, et le refus de leur réverbération.

Autrement dit, croire que notre place dans la société dépend de critères extérieurs à nous-mêmes est un leurre, qu’il s’agisse d’hommes ou de femmes.

(Je parle de la société dans laquelle je vis).


D’abord, on se guérit de ses souffrances, d’un passé influent, puis on écoute qui nous sommes véritablement. Le contexte suivra. Le contexte suivra parce que nous aurons acquis un plus juste regard sur soi, sur l’autre, parce qu’on aura choisi son modèle du monde.

Comme ça tombe bien! Un modèle s’éteint, une nouvelle inspiration s’impose.

On la reconnaîtra à sa simplicité, à sa fluidité. Aucune vérité n‘est compliquée. Seule sa maturation le paraît.


Le corps lui aussi est à revisiter, non en termes d’anatomie et de physiologie, chose largement décrite et vénérée, mais de sa capacité à traduire globalement, corps et âme, son potentiel expressif et ceci dans tous les domaines de l’existence. Masculinité et féminité dans la saveur de leur différence, sensualité et sexualité dans leur complémentarité, activités et créativités dans leur unicité.


Ainsi, la frustration, l’absence de reconnaissance, l’insécurité, voire encore la violence psychologique que peuvent connaître, hommes et femmes d’une manière différente, s’éteindront conjointement à leur capacité à affirmer leurs qualités, leur art, en paix avec eux-mêmes.


J’ai entendu, la peur de la rencontre.


Il y a la nature des choses, si troublante et si pétillante, et il y a les comportements déviants, pathologiques, à dénoncer puis à traiter.

Entre deux se situe cette multitude d’expériences qui engage la responsabilité, le goût du risque, de l’aventure, la recherche de valorisation, un vide à combler, un modèle à suivre ou au contraire à quitter, et tant d‘autres « bonnes » raisons.

Puissent-elles rencontrer un enseignement sans violence.

« Je vous encourage adolescents et jeunes adultes à construire votre identité sur ce qui résonne de plus beau en vous, en opposition aux propositions mensongères qu’on vous jette en toute impunité. C’est là que le discernement s’impose!

Ainsi vous serez les auteurs d’un partenariat plus équilibré, basé sur des valeurs que vous aurez intégrées et non réclamées ».


Je salue toutes les femmes et tous les hommes qui se sont exprimés lors de ces deux émissions. Toutes et tous cherchent à mieux comprendre, à mieux se comprendre.




Références

TSR Infrarouge mercredi 1er février 2023, précédé d’un film doc.

TSR Temps présent les jeudis 26 janvier et 2 février 2023

Les ados de mon entourage.



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