top of page
  • Fabienne Zufferey-Corbaz

L'équipe

Pour écouter ce texte, cliquez ici.


Il mène son affaire avec professionnalisme!

La stratégie est bien apprise, elle est maintenant acquise.

Son langage choisi se montre rassurant, même bienveillant, quand soudainement, il nous renvoie à notre méconnaissance, l’incompréhension de ceux qui ne savent pas. Lui, il sait.


J’observe le métier d’administrateur PPE (propriété par étage) et j’observe l’homme qui habite ce rôle.

La coupe parfaite d’un costume foncé lui consigne une élégance sans faux plis.

Ses cheveux soignés, légèrement gominés peut-être, sont aussi rangés que ses idées.

Son visage sérieux s’oublie lorsqu’un sourire vient soudainement rompre la maîtrise.

Un court instant de détente, pourtant délicieux!

Dans sa mallette, associée à ses chaussures lustrées, on aperçoit l’épais classeur d’un travail bien ficelé, chiffres à l’appui.


La séance est ouverte, chacun trouvera devant lui son verre et quelques bouteilles d’eau fraîche. « De la sobriété avant tout, servez-vous-en, sans retenue ».

Bien sûr que personne n’a prononcé ces mots, mais tout le monde les a entendus.


Quelques jours plus tôt, les co-propriétaires que nous sommes, nous étions réunis chez moi, autour d’un verre de l’amitié et quelques dégustations du terroir, confectionnées maison. Notre première collaboration s’est invitée, toute en saveur sur plats colorés.

Les bouches déliées se remplissaient de questions, pressées de comprendre les rouages d’une bureaucratie trop terne pour un cadre si verdoyant.

Une dynamique de voisinage s’installait…


Mais ce jour-là, à l’heure de l’assemblée générale, j’ai eu le sentiment d’avoir perdu l’enthousiasme de mes voisins, y compris la mienne.

Chacun, encapsulé sur sa chaise, voyait défiler les calculs, les équations, les opérations,

les projections qui allaient inévitablement tirer les charges annuelles, vers le haut!

Je ne doute pas de l’exactitude des calculs. Le contexte des affaires est ce qu’il est, additionné d’une économie fragilisée.

Sans péril en la demeure, il faudra bien clore l’assemblée avec un semblant d’approbation, chose faite oralement par le son d’un oui, quelque peu étouffé.


Au fil des jours, les réflexions ont pris bon vent sur les paliers, présageant une envie d’autonomie et de simplification.


Dans le courant actuel, on se souvient que l’indépendance d’une communauté est un bien précieux.

Elle offre le plaisir de la collaboration, la mise en commun des savoirs, la responsabilité unifiée, la confiance mutuelle, l’entre-aide.


Au diable la peur de la discorde!

La bonne marche des affaires est affaire d’homme.

On se parle d’un visage à l’autre, sans se dissoudre dans la vase des intermédiaires.

Le rire se mêle à nos mots, sans soustraire le sérieux des choses bien faites.


Le temps n’est pas à la garantie venue d’ailleurs, elle est nôtre, façonnée par une envie de bien vivre sous ce même toit que nous avons tous choisi.


Une aventure naissante qui ressemblera à ce que nous aurons semé.

J’observe ce sourire en moi qui veille sur chaque victoire humaine!


Je m’en réjouis!




bottom of page