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Fabienne Zufferey-Corbaz

Ecrire la partition qu’on aimerait jouer

D’abord je me suis dit que je n’entrerai pas dans la partie, ne participerai pas à une société telle qu’elle se présente.


J’ai nommé les dissonances, condamné les incohérences, rejeté les servitudes, dénoncé la souffrance et les difficultés qu’elle engendre.


Puis, j’ai défendu les points de vue, applaudi les courageux, soutenu les défenseurs, admiré les éclaireurs.


Enfin, je me suis écoutée véritablement.

J’ai entendu mes dissonances verbales, mes espaces de jugement, j’ai repéré l’égarement de mon attention qui ne choisissait plus sa propre direction. Je m’étais laissée submerger, envahir par des pensées qui avaient pris le commandement.


Or, si je savais créer la source de mes colères et de mes peurs, je savais aussi créer la source de ma paix et de ma liberté.


L’Important s’est alors invité ailleurs, dans l’Essentiel immuable, riche de simplicité, solide comme le roc et si doux à respirer.

D’autres importances sont devenues plus humbles. De leurs jolies parures, elles se sont évaporées sans regret. Dans un autre temps, elles résonneront à nouveau, différemment.


L’heure est à la construction.

Je me régale d’entendre des personnes inspirantes de tout horizon réunir leurs différents chapitres, offrir leurs expertises et insuffler une envie d’humanité.

Pendant qu’un monde se divise et se brise, un autre chemine et restaure.

Restaurer, c’est retrouver la Nature initiale de l’Être, en lien avec l’Univers et ses lois.


À la clé je choisis l’harmonie,

sur la ligne du temps j’écris ma mélodie, son rythme et sa cadence.

Choisir les notes de la portée, c’est choisir sa réalité. Placer les siennes avant celles du monde et les jouer pour le monde, c’est créer une réalité.

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