Le monde entre leurs mains
- Fabienne Zufferey-Corbaz
- 3 nov. 2021
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 21 sept. 2022
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Les vacances scolaires sont arrivées, mes petits-enfants aussi!
J’ai hautement bénéficié de leur présence, tout en usant de ma réflexion au sujet de leur avenir, et surtout de leur présent.
Dans un monde en mutation, en mouvance, en division, en danger pour bien des aspects, mais aussi en pleine prise de conscience, nos enfants grandissent et se construisent.
Je ne perds pas une miette de leur mimique, leurs expressions, leur gestuelle, leur capacité à traduire avec leur corps, dans un naturel indéniable, une foison de pensées tourbillonnantes.
Leur attachement à l’écran me fait peur, la pertinence de leurs réflexions me réjouit.
Leur fragilité émotionnelle me touche, leur énergie sans borne, leurs rires, leur spontanéité me rassurent.
Le monde leur offre l’incertitude, ils vivent le présent.
Ils baignent dans le changement, ils ont l’adaptation.
Penser que les enfants reçoivent le monde qu’on leur propose et qu’ensuite, ils créeront le leur est incomplet, à mes yeux.
Ils sont déjà en train d’apporter leurs couleurs, pourvu que leur environnement le leur permette. Merci à mes enfants, parents de mes petits-enfants!
C’est à cet endroit que je m’observe, que j’observe la grand-maman que je suis.
Un rôle délicieux, avec la responsabilité que mon cœur souhaite y apporter.
Par chance (à chacun son tour), je n’ai plus le souci de l’éducation, des règles familiales, des comportements sociaux, de la gestion des activités et des loisirs, celle des tablettes et téléphones portables, sans oublier le grand chapitre de l’intendance, de l’organisation!!!
Quoi faire alors? Ou plutôt qui être?
Un grand nombre de personnes activent en ce moment leurs meilleures intentions afin de vivre dans une collectivité équilibrée. Je ne parle pas d’une uniformité d’idées ou de points de vue, mais d’un rassemblement d’intentions dans lesquelles serait exprimé le meilleur de nous-mêmes.
Au-delà du conflit existe un espace de liberté, de créativité, là où chacun choisit de représenter l’être unique qu’il est, diffusant son propre rayonnement.
Un espace de liberté qui ne s’appuie pas sur l’extérieur, mais oriente différemment notre attention, en partant de l’intérieur de soi.
Je pense à mes petits-enfants…
J’ai rencontré celui qui est devenu mon « mentor » à l’âge de deux ans et demi.
Mes jeunes oreilles ont capté et retenu des paroles aimantes. Un vieux Monsieur, plus âgé que mon papa, dont le regard bleu et limpide validait son enseignement. Des histoires qui donnaient de la force, de la puissance, de la confiance. Des histoires qui donnaient l’envie d’en être l’héroïne, générant en moi des valeurs humaines, telles que la bienveillance, la fraternité.
Un jour, près de chez lui, j’ai rencontré un gros chien noir que je croyais lui appartenir.
J’ai su que ce chien ne pouvait être que gentil, puisqu’il était entouré d’amour. Ceci a suffi à m’affranchir de ma peur et j’ai passé en toute sécurité devant l’animal qui, au final…n’était pas le sien.
J’avais appris la conversion du regard sur l’autre, soit, porter un regard aimant, sans jugement, au-delà des apparences.
Cette conversion ne marche pas encore pour moi face aux araignées, mais j’y travaille!
Les jeunes enfants n’ont pas de filtre, pas de doute, ils absorbent le contenu émotionnel de leur environnement sans discernement.
J’ai reçu une vision du monde que je n’osais partager avec mes copines. À l’époque, le courant de pensée s’était très peu penché sur la Conscience, qu’on pourrait appeler, l'Âme de l’Univers, tellement on la connaît peu.
Monsieur Schweitzer, comme il portait bien le nom du Dr Albert Schweizer!
Lui s’appelait Samuel.
Les films et les livres proposés aux enfants traitent de cet Univers de l’Esprit, de la Conscience. Mais Monsieur Schweitzer était un vrai Monsieur, avec presque plus de cheveux et un cœur immense. Je parlais avec lui, il m’entendait, il entrait dans ma vie d’enfant, en saisissait les méandres et avait à coup sûr une réponse à mes questions.
Il m’invitait à la pratique de ses enseignements que j’expérimentais en silence. D’ailleurs les pensées sont silencieuses et leur voyage sans obstacle. J’avais foi en cette paix qu’il distribuait à son insu, foi en ses paroles qui m’accompagnent encore aujourd’hui.
Je pense à mes petits-enfants…
Alors que dans la société, la notion de « contrôle » prend un essor démesuré, j’entends encore mon mentor me dire :
"Contrôle tes pensées.
Sois le gardien de ce que tu laisses entrer.
Vérifie où tu portes ton attention et pour quel bienfait.
Affirme ce que ton cœur te dit, il sait ".
J’aimerais que le cœur de Monsieur Schweitzer traverse celui de mes petits-enfants.
Puissé-je en être humblement le relais.
Bien à vous,
Fabienne
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